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A la découverte d'Ousmane Sow

Est-ce au métier de kinésithérapeute, son premier métier, qu'Ousmane Sow doit la beauté si particulière de ses sculptures de bronze ? Peut-être. Le petit migrant sénégalais arrivé sans un sou à Paris après la mort de son père dut abandonner son goût inné pour les arts et ses envies de suivre l'Ecole des Beaux Arts de Paris pour subvenir à ses besoins : il deviendra donc masseur-kinésithérapeute. Sans doute n'imaginait-il pas que, la cinquantaine venue, ses œuvres seraient universellement reconnues, à l'image de ces lutteurs qu'on peut admirer Place de Valois à Paris (1er).


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"Les Lutteurs" d'Ousmane Sow, Place de Valois à Paris

Même si sa carrière artistique a été aussi brève que fulgurante, Ousmane Sow décédé en 2016 a été un sculpteur reconnu notamment avec sa série des "Noubas". Présentés en 1987 au Centre Culturel Français de Dakar, le Nouba assis et le Nouba debout sont exposés dès 1992 à la Documenta de Kassel et en 1995 à la Biennale de Venise. Suivra la naissance de trois séries africaines : les Masaï, les Zoulou, et les Peulh.


Sculptant la plupart du temps des hommes en action, l’artiste s’intéresse aux ethnies d’Afrique puis d’Amérique et puise son inspiration aussi bien dans la photographie que dans le cinéma, l’histoire ou l’ethnologie.


Son exposition sur le pont des Arts au printemps 1999 attira à Paris plus de trois millions de visiteurs. Un acte fort pour la reconnaissance de son oeuvre, mais aussi une fierté pour l’Afrique, ce continent auquel il pense en acceptant la proposition d’entrer sous la Coupole. En effet, Ousmane Sow entre à l’Académie des Beaux-Arts. Premier artiste noir à intégrer cette honorable institution, il n'a jamais cessé de sculpter, tout en pratiquant son métier de kinésithérapeute, transformant, la nuit ou entre deux clients, ses cabinets successifs en ateliers de sculpture.


Pour son intronisation à l’Académie des Beaux-Arts, le couturier Azedine Alaïa lui offre la création de son costume, et Ousmane Sow réalise lui même la sculpture du pommeau de son épée : le saut dans le vide, en mémoire du jour où il décida d’arrêter son métier de kinésithérapeute pour se consacrer entièrement à la sculpture.

Il avait auparavant sculpté (voir ci-contre) le pommeau de l’épée d’académicien de Jean-Christophe Rufin (alors ambassadeur de France à Dakar), représentant Colombe, personnage emblématique de son roman Rouge Brésil.

Cinq grands bronzes de Sow sont installés en France (à Besançon, à Versailles, à Angers, à La Rochelle, à Paris) et un autre à Rabat devant le Musée Mohamed VI, premier bronze dans l’espace public sur le continent africain. Certains font partie de la série des grands hommes, intitulée Merci, qui compte en son sein également Nelson Mandela et le propre père de l’artiste, Moctar Sow. Une autre et plus ancienne effigie de Toussaint Louverture a été acquise par le Museum of African Art de la prestigieuse institution du Smithsonian à Washington.


En 1991, Ousmane Sow achète le terrain sur lequel il construit sa maison à Dakar, née de son imagination. Recouverte entièrement de sa matière, murs et carreaux, elle représente symboliquement le Sphinx et est la préfiguration d’une série qu’il imagine sur les Égyptiens. C’est dans la cour de cette maison que naît la bataille de Little Big Horn, une série de trente-cinq pièces, exposée à Dakar en janvier 1999, en avant-première de l’exposition parisienne au printemps 1999, qui réunit toutes ses œuvres.


En 2004, il entreprend la réalisation d'une série de petites sculptures Nouba, aboutissement de la série des grandes sculptures Nouba réalisées en 1984, série à laquelle il ajoute de nouveaux thèmes. En 2005, Ousmane Sow fait son entrée dans le Petit Larousse illustré.


Toujours, il sculpte sans modèle. Sa matière, il l’invente. En une savante alchimie, il laisse macérer pendant des années un certain nombre de produits. Cette matière est pour lui une œuvre en elle-même, une matière qui le rend presque aussi heureux que la naissance de la sculpture elle-même. Il l’applique sur une ossature faite de fer, de paille et de jute, laissant à la nature et au matériau sa part de liberté, ouvrant la porte à l’imprévu.


Sa vie autant que son œuvre sont profondément ancrées dans son pays : il n’imagine pas sculpter ailleurs qu’au Sénégal. Et, alors qu’il vécut une vingtaine d’années en France, plus rien ni personne ne pouvait lui faire quitter sa terre africaine.


A l'occasion d'un de vos prochains séjours à Keur Camape, vous pourrez visiter sa maison située à Dakar (toutes informations sur le site dédié).


Location villa Nianing Sénégal
Ousmane Sow au travail dans sa maison de Dakar

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