Savez-vous quelle est l'origine du jeu de la pétanque et d'où vient son nom ? Sans surprise, c'est bien en Provence qu'est né ce jeu, à La Ciotat exactement. C'est en tout cas dans cette ville qu'en 1910 le mot pétanque a été homologué. Il tiendrait son origine de deux mots provençaux adossés : "pé" qui signifie pied et "tanca" qui signifie pieu. "Jouer à pétanque" ou encore "pé tanqués", c'est jouer avec les deux pieds ancrés au sol, contrairement au jeu provençal de boules où le joueur peut prendre de l'élan.
C'est quelques années plus tard et quelques centaines de kilomètres plus au nord près de Saint Etienne, que fut créée à Saint Bonnet le Chateau la première boule de pétanque en acier, en lieu et place des boules traditionnelles en bois cloutées. C'est d'ailleurs dans cette ville que sont toujours fabriquées les boules de pétanque de la marque Obut, un des must en la matière depuis 1930. Et c'est en 2005 que la pétanque a été décrétée "sport de haut niveau" par le Ministère français des sports.
Si la pétanque est donc une création française, les boules ont accompagné les Français partout dans le monde, notamment en Afrique durant la période coloniale. Au début, le jeu était réservé aux colons mais depuis longtemps, il est assidument pratiqué par tous, notamment en Afrique francophone et singulièrement au Sénégal.
Vous le verrez rapidement lors de votre séjour à Keur Camape : la fin d'après-midi venue, il n'est pas rare de tomber dans le village sur une partie au coin d'une rue : quatre ficelles fixées au sol, un terrain irrégulier fait de terre rouge, de sable et de cailloux et les joueurs arrivent. Et si la bonne humeur règne, le jeu se pratique cependant avec beaucoup de sérieux. Ici, on ne rigole pas avec les règles !
Depuis mon arrivée au Sénégal, je me suis mis à la pétanque, avec humilité ! La première année, dans le petit bar où je joue chaque vendredi, j'ai essentiellement pris des roustes mémorables avec mon acolyte. De vraies roustes... ! Mais j'ai persévéré et je me suis beaucoup entrainé, y compris sur le boulodrome qui se trouve dans les jardins de Keur Camape. Et petit à petit, j'ai été de moins en moins ridicule face aux Sénégalais qui, eux, sont pour beaucoup de vrais pros.
J'ai été aidé dans mon apprentissage par Fallou, le gardien de la maison qui, lui aussi, aime beaucoup la pétanque et déteste perdre. J'ai surtout regardé avec attention comment jouaient les autres, comment ils appréhendent les irrégularités du terrain, observent le comportement des boules des adversaires, réfléchissent à la meilleure tactique, etc... Et je prends beaucoup de plaisir à découvrir ce sport qui s'avère infiniment moins spontané que ce que j'ai longtemps cru.
Certes mes amis français se moquent de moi : la pétanque n'a pas encore la réputation d'un sport "sérieux" et la révélation de mes défaites hebdomadaires (que j'assume sans mal) les font sourire. Mais, avec le temps, je commence boules en main à pouvoir en provoquer amicalement quelques-uns et à les battre...
Quand vous viendrez à Keur Camape, inutile de charger votre valise en portant vos boules de pétanque (sauf si vous êtes un vrai pro) : vous trouverez sur place ce dont vous aurez besoin. Et si le cœur vous en dit, vous ne manquerez pas d'occasion de vous frotter aux pétanquistes du village. Mais méfiez-vous : ils sont très forts... !
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