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En remontant le fleuve Sénégal (6) : Podor, fin du voyage

Le dernier jour de notre croisière, le Bou termine sa remontée du fleuve et arrive en milieu de journée à Podor, au cœur de la région du Fouta-Toro. Depuis les temps les plus anciens, bien avant la colonisation, Podor fut un centre important du commerce transsaharien de l'or et de la gomme arabique : nous sommes là vraiment aux portes du grand désert africain.


Pour la première fois depuis notre départ de Saint Louis, Le Bou El Mogdad s'amarre au quai, marquant la fin du voyage. L'arrivée du bateau secoue un peu le village de Podor qui parait si calme comme accablé par la chaleur qui y règne. Pourtant, en descendant sur le quai et en s'enfonçant dans les ruelles, on découvre là aussi une vie foisonnante où la jeunesse prend toute sa part.


C’est ici que va se conclure cette croisière sur le fleuve Sénégal à bord du Bou El Mogdad. Demain, le bus de la Compagnie du fleuve, propriétaire du bateau, nous ramènera à Saint Louis, d’où nous rejoindrons Keur Camape à Nianing.


Nous quittons à regret ce grand fleuve qui prend sa source en Guinée, arrose le Mali avant de distribuer son eau bienfaitrice à ses rives mauritanienne et sénégalaise.


Cette croisière sur le Bou nous aura invités à un grand saut en arrière dans l’histoire du Sénégal. Car au gré des villages traversés, nous avons imaginé sans peine ce qu’y fut la noria des charrettes qui agitait autrefois ces quais aujourd’hui désertés. Chargés ici sur les quais de Podor, les produits étaient expédiés parfois très loin, jusqu'en Europe. Les nombreux bâtiments que nous avons aperçus et parfois visités sur les rives du fleuve ont été les somptueux témoins de cette intense activité agricole et commerciale.


Abandonnés pour la plupart aujourd’hui, la silhouette de ces anciens comptoirs continue néanmoins de porter fièrement le témoignage de cette période particulière de l’histoire du Sénégal. Rien que pour cela, cette croisière sur le Bou El Mogdad mérite d’être entreprise.


Mais, comme toujours au Sénégal, l’essentiel est ailleurs et la richesse de cette croisière aura surtout tenu à ces rencontres qui se sont succédées avec les Sénégalais : les pécheurs du port de la langue de Barbarie à Saint-Louis, les gardiens du Djoudj, les coupeurs de canne à sucre de Richard-Toll, l’instituteur de Thiangaye et tous ces villageois, hommes, femmes et enfants qui, sourire aux lèvres malgré leur dénuement, font vivre chaque jour ces villages des bords du fleuve Sénégal et nous ont accueillis dans leurs villages avec une gentillesse spontanée propre aux habitants de l’Afrique de l’Ouest.


Sans oublier l'équipage du Bou qui sait transmettre avec talent et courage sa passion pour ce beau pays.


Et puis une croisière, c'est une sorte de huis-clos. Les 25 cabines du Bou El Mogdad favorisent là aussi les rencontres entre les visiteurs venus d'un peu partout. Nous avons eu la chance de voyager avec des touristes aussi avides que nous de découvertes et aussi passionnés que nous par l'Afrique : on ne vient pas à Podor par hasard...


Si l'aventure vous tente, pourquoi ne pas prolonger votre croisière sur le Bou par quelques jours de détente dans un authentique petit village de pêcheurs sénégalais ? A Keur Camape par exemple ?


Location villa Sénégal
Le pont supérieur du Bou

Pour toute information complémentaire concernant la croisière, on consultera utilement le site internet de la Compagnie du Fleuve : www.bouelmogdad.com La période des croisières du Bou sur le fleuve s'étale d'octobre à avril. Il est recommandé de se munir de quelques vêtements chauds : les nuits peuvent être fraîches, même aux portes du désert.



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