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La fête de Tabaski

L’Aïd-el-kebir s’appelle au sud du Sahara la fête de Tabaski. C’est incontestablement LA grande fête des musulmans, l’occasion d’une grande réunion des familles autour du mouton sacrifié. Les trois grandes religions musulmane, chrétienne et judaïque célèbrent chacune avec leurs spécificités le même évènement : celui du sacrifice par Abraham de son fils, sauvé in extremis par l’intervention de l’archange Gabriel (Djibril).


Tabaski ne célèbre donc pas la privation ni le dépouillement : c’est au contraire la marque du don le plus généreux qui puisse être, en échange de la grâce et du pardon : le don d’un fils. D’ailleurs, ce sacrifice n’est pas la marque d’une cruauté divine particulière. Au contraire : à une époque où les sacrifices humains existaient, l’intervention divine vient au contraire marquer, de manière assez révolutionnaire, le refus de la violence et l’interdiction d’attenter à la vie des hommes. Abraham est ainsi considéré comme le premier musulman et, dans la religion catholique, il est promis à une descendance « aussi nombreuse que les étoiles du ciel, pareille au sable qui est au bord de la mer » … C'est dire l'importance de l'évènement ainsi commémoré.


Le Sénégal, musulman à 90%, fête donc Tabaski. Nul ne pouvait ignorer l’arrivée prochaine de la fête célébrée cette année le 29 juin : malgré une offre réduite cette année en raison des derniers troubles qu’a connu le Sénégal, les trottoirs des villes et des villages se sont couverts de troupeaux de moutons, venus soit des campagnes alentours soit du Mali et de Mauritanie. Le Sénégal n’est en effet pas auto-suffisant en moutons et doit en importer ; il faut dire qu’il se tue en moyenne 800.000 moutons le jour de Tabaski…

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Un beau mouton de Tabaski

Dans les temps qui ont précédé, malgré la crise économique, chaque famille s’est donc mise en quête d’un beau mouton. Il était fréquent ces derniers jours de voir d’antiques breaks Peugeot traverser le village avec, sur le toit, un ou deux moutons, partis pour un aller sans retour vers le village.


Quand c’est possible, chacun s’achète aussi une belle tenue neuve ou, du moins, se prépare pour être beau pour Tabaski. Mais il ne suffit pas d’être beau à l’extérieur : Tabaski est aussi une fête de la générosité et de la solidarité avec les plus pauvres. Il est d’ailleurs traditionnellement recommandé de partager en trois la viande : une part pour la famille qui a fait le sacrifice, une part pour les voisins et amis et une part à offrir aux plus pauvres. C’est ainsi que, le jour de Tabaski, il y a un flot continu de plats portés d’une maison à l’autre. Ca circule beaucoup dans les villages.


A Tabaski, on ne jette rien : tout doit être consommé. La fête peut ainsi durer quelques jours, émaillée de chants, de danses, de rires, de retrouvailles et d'échanges de plats.


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