Lorsque vous viendrez à Keur Camape, sans doute entendrez-vous parler du lion du Sénégal. Il faut dire que l'animal est présent partout dans la représentation emblématique du Sénégal, même si l’animal sauvage lui-même a frôlé l’extinction au Sénégal.
La décoration nationale suprême du pays est l'ordre national du Lion (voir photo ci-contre). C’est la plus haute distinction du pays dont le Président de la République est, de droit, le grand maître. Cette distinction a été créée le 22 octobre 1960, année où le Sénégal a obtenu son indépendance. L'ordre se compose des classes de mérite décroissant suivantes : grand-croix (la grand-croix avec collier est réservée aux chefs d’état étrangers en signe d’amitié), grand officier, commandeur, officier et chevalier.
Le lion figure aussi sur le sceau présidentiel et il n’est pas rare de voir des statues de lion orner l’entrée de certaines bases militaires sénégalaises.
Le lion est aussi présent dans l’hymne national du Sénégal, intitulé « le lion rouge ». A noter que les paroles de cet hymne furent écrites par Léopold Sedar Senghor lui-même, premier Président de la République du Sénégal :
Le lion est enfin l’emblème de l’équipe nationale de football du Sénégal qu’on appelle les lions de la Téranga. L’image de l'animal s’y décline sans fin : pour parler des joueurs, on évoque les « gaïndé » ce qui signifie lion en wolof. Les joueurs des équipes nationales jeunes sont appelés les lionceaux et les journalistes ne manquent jamais d’évoquer la «tanière» pour parler de l’équipe technique qui entoure la sélection nationale.
Bref, le lion est la grande représentation symbolique du pays. Est-ce à dire que l’animal hante la savane sénégalaise ? Pas vraiment.
En réalité, le lion d’Afrique de l’Ouest est inscrit sur la liste des espèces "en danger critique d'extinction" et, au Sénégal, on ne le trouve plus que niché au cœur du parc du Niokolo-Koba, dans le Sénégal oriental aux confins de la Guinée où ils cohabitent, particularité locale, avec les chimpanzés. On estime que la sous-région a compté dans le passé jusqu’à 40.000 lions : ils seraient aujourd’hui 100 fois moins nombreux. Dans le seul parc du Niokolo-Kova, il ne resterait qu’une centaine de lions.
Mais l’animal est désormais très protégé par divers programmes de préservation et parmi ceux-là, celui de l’association américaine Panthera (voir le site français de Panthera). C’est d’ailleurs grâce à cette ONG qu’on a pu, début 2023, découvrir ces images de trois jeunes lionceaux aux côtés de leur mère dans le parc du Niokolo-Koba, preuve que, lorsqu’on lui en donne le cadre adéquat, la nature parvient à surmonter les difficultés.
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