J'ai déjà eu l'occasion d'exprimer ici pourquoi je suis tombé amoureux du Siné Saloum (lire "Merveilleux Sine Saloum"). C'est non seulement une destination que nous conseillons vivement à ceux qui nous font l'amitié de venir nous rendre visite ; c'est aussi une de nos destinations personnelles préférées. Ces derniers jours, sur les conseils et avec l'aide d'un ami, j'ai eu l'opportunité de découvrir le Saloum autrement, depuis les airs.
J'ai eu recours aux services de Jules (Tel/WhatsApp : +221 78 540 18 36) de la société Aérociel-Sénégal. Pour le prix d'un baptême de l'air en Europe, j'ai pris rendez-vous avec lui à l'aérodrome de Saly pour une balade d'une heure et demie au-dessus de la Petite Côte. Pour cette durée-là, vous avez trois vols en un seul : une demi-heure de survol de la brousse, une demi-heure au-dessus du Saloum et une demi-heure de remontée le long de la côté océane : un vol merveilleux.
Les choses avaient pourtant mal commencé pour moi : j'avais déjà effectué en France des vols dans des petits coucous à moteur, j'avais déjà fait un baptême de l'air en hélico et j'avais fini par me rendre à l'idée que le vertige (dont je souffre terriblement face au vide) disparait quand on n'a plus de contact avec le sol. Je peux désormais affirmer qu'il n'en est rien !
Et comme l'ULM qui m'a emmené pour ce vol est dépourvu de portière latérale, il faut bien admettre que la vue plongeante sur le paysage m'a quelque peu crispé au début. Bêtement car non seulement le harnais du siège offre toutes les conditions de sécurité mais l'ouverture du cockpit vous offre au contraire un confort de regard à 360°.
Des premiers instants en l'air jusqu'à l'atterrissage, ce vol est une pure merveille. A 800 pieds d'altitude (250 m), le Sénégal qui se révèle sous nos yeux est extraordinaire.
A peine a-t-on quitté le sol que le plateau sénégalais s'étend à l'infini vers l'orient. Très vite, la brousse laisse découvrir une multitude de petits villages desservis par un incroyable réseau de pistes qui s'entremêlent ; apparaissent d'immenses étendues de champs cultivés et la savane arbustive d'où émergent les baobabs. Cette première demi-heure m'a fait penser aux images du film "Out of Africa" où Robert Redford fait découvrir l'Afrique à Meryl Streep : c'est dire !
Au bout d'une demi-heure de vol, on atteint le Sine Saloum et là, franchement, c'est le choc devant tant de beautés. Le delta donne à voir son ampleur, ses ramifications jusqu'au cœur du pays, l'entrelacs des bolongs au milieu de la mangrove et, au loin, l'ouverture sur l'océan tout proche. Les villages, les puits de sel, les jeux des couleurs de l'eau des bolongs sous le soleil, la mangrove omniprésente : tout n'est que ravissement. On aimerait que ce survol dure éternellement.
Arrivés au-dessus de Djiffer, porte océane d'entrée dans le Saloum, dernier virage à 120° pour remonter le long de la côte : Palmarin, Fadiouth, Joal, Pointe Sarène, Nianing (Dieu que Keur Camape semble petite à 250 m d'altitude !), Warang, M'Bour puis Saly défilent, les larges criques océanes se succèdent et le ballet incessant des pirogues des pêcheurs s'anime là, sous nos pieds depuis les différents ports de la côte.
Au loin, on devine la lagune de la Somone et la falaise de Popenguine. Jules le pilote me promet même que durant l'hivernage, quand la pluie a rincé l'air de ses poussières, on peut voir parfois jusqu'à Dakar. Puis nous voilà de retour au-dessus de Saly. Un dernier virage pour se mettre dans l'axe de la piste et revoilà le plancher des vaches, tout ça en douceur.
J'ai honte de la trouille qui ne m'a quasiment pas quitté durant ce vol : quel idiot ! Mais cette trouille qui m'a fait me crisper aux quelques rares points d'ancrage intérieurs de l'ULM ne m'a pourtant pas gâché ce vol : la vue, notamment au-dessus du Saloum, est absolument fantastique. Il faut ajouter que Jules n'est pas seulement un pilote parfait : c'est aussi un guide sympathique, amoureux passionné de son pays, qui ponctue le vol de plein d'informations passionnantes.
Alors au lendemain de ce vol, je vous y invite, je vous y incite : vous aussi, découvrez le Sénégal depuis les airs. Je n'exclue pas de recommencer un jour...
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