C'est une affaire entendue : quand vous déciderez de venir chercher une location de villa au Sénégal durant l'hiver européen, vous viendrez d'abord chercher la lumière et la chaleur. Vous les aurez et vous rechargerez ainsi votre stock de vitamine D jusqu'à l'été prochain : c'est promis. Mais une fois que vous aurez gouté aux joies de la piscine de Keur Camape et de ses transats, de son rooftop et de son jardin, il serait dommage d'en rester là : il y a tant à découvrir au Sénégal.
Parmi les activités que vous pourriez inscrire à votre programme, une journée à Dakar mérite vraiment le détour. Il faut dire que cette ville a une histoire singulière dont nous retraçons ici les principales étapes initiales, notamment grâce aux travaux de Jacques Charpy, directeur honoraire des Archives de l’Afrique Occidentale Française.
La naissance de Dakar
Le 25 mai 1857, le commandant de la division navale des Côtes occidentales d’Afrique, Léopold Protet, prend possession de Dakar au nom de la France. Alors que la colonie du Sénégal est séparée administrativement en deux entités territoriales, Protet a autorité sur Gorée et les établissements français situés au sud de cette île et Faidherbe, lui, gouverne le nord du territoire, principalement réduit à Saint-Louis et au fleuve Sénégal.
Le souci initial des autorités coloniales à Dakar était de protéger du pillage les navires naufragés dans la baie de Hann, cette anse protégée de l'océan par la presqu'île du cap vert. Mais les militaires aspiraient aussi à s’affranchir des droits et coutumes payés aux chefs Lébou de la presqu’île pour le ravitaillement en eau, vivres et combustibles.
L'île de Gorée
Ainsi s'est développée Gorée à l'entrée de l'anse de Dakar, au point que la petite île (seulement 300m de large sur 900 mètres de long), a rapidement nécessité de s'étendre sur de nouvelles terres. C'est la raison pour laquelle les commerçants goréens rejoignirent sur la presqu’île de Dakar les missionnaires déjà établis depuis 1846. Mais très vite, il fallut assurer la sécurité de tous les colons et du commerce naissant de l’arachide, la présence des soldats à Gorée ne suffisant plus.
En 1853, Protet, alors gouverneur du Sénégal, fait établir un plan du village de Dakar et débarque, quatre ans plus tard avec quelques troupes : la maison du commerçant Jaubert, située à l’actuel emplacement de la place de l’Indépendance, est "acquise" par le gouvernement et transformée en poste fortifié ; le 25 mai de la même année, le drapeau français y est hissé.
Petit à petit, une véritable ville est ébauchée par les soins de celui qui sera le véritable fondateur de Dakar, le chef du génie de Gorée, Pinet-Laprade, lequel sera Gouverneur du Sénégal en 1865. C'est notamment à lui que l'on doit ces rues perpendiculaires caractéristiques de la ville coloniale.
Un phare est également construit en haut de la "Grande Mamelle" (vestige d'un ancien volcan) face à l'océan : la Compagnie des Messageries impériales va alors pouvoir assurer la ligne des paquebots vers le Brésil, garantissant le développement du port de Dakar (achevé en 1866).
Dakar capitale
Mais c'est à partir de la construction du chemin de fer en 1883 que Dakar prend toute son importance. En 1902, la ville nouvelle ravira ainsi à Saint Louis d'abord le siège du Gouvernement général de l’Afrique Occidentale Française (AOF) puis la fonction même de capitale qu'elle deviendra formellement en 1958.
Visiter Dakar ? Oui assurément, d'abord parce que découvrir les villes africaines, c'est un saut dans l'inconnu et Dakar n'échappe pas à cette règle. La circulation sénégalaise s'y exonère des règles communément admises en la matière en Europe et pourtant malgré les bouchons, ça avance (doucement), chacun prenant ça avec la bonne humeur et l'esprit de résilience qui s'imposent.
Une fois franchis les bouchons d'entrée de la presqu'île, c'est une aimable capitale qui s'offrira à vous. Sa corniche sur l'océan est le lieu préféré des Dakarois le soir venu pour profiter à la fois de la fraîcheur de l'océan et des derniers rayons du soleil. Bien sûr, vous pourrez depuis le port réaliser l'incontournable visite de l'île de Gorée ; mais il ne faut pas rater non plus les 52 mètres de cuivre et de bronze de la monumentale statue de la Renaissance Africaine ni le Musée des Civilisations Noires, les marchés de la capitale ou encore les abords du Palais présidentiel.
Tous méritent votre visite.
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